Avec deux ex-membres des Betteraves en son sein et un nom pareil, les punks parisiens de Guerilla Poubelle ne partaient pas vers l’opéra. Leur album Il faut repeindre le monde … en noir est loin d’être une soupe d’accords dissonnants et de textes adolescents.
Accrocheur, brutal, le groupe a l’énergie communicative. On retient ses mélodies tubesques (Demain il pleut, Culture poubelle)
et on gueule ses hymnes anarcho-militants au bord de la rupture vocale
comme à 14 ans. Pourtant, sous des faux aspects de musique Kleenex,
Guerilla Poubelle vomit des textes sans détours, provocateurs et drôles, taillant la culture de masse avec un second degré et un recul apprécié (« La
musique n’est plus qu’une recette pré-cuite et à faire encaisser/La
soupe est servie dans nos têtes dans votre Paris keupon branché »).
Simples, efficaces, avec une production maison (volontairement ?) réduite à sa plus simple expression, les 20 titres sentent la sueur et s’enchaînent comme des bières un soir de concert, et forcément, ça tire un peu sur la fin. Mais rien de mieux comme exutoire après une journée pourrie !
JR
Guérilla Poubelle, Il faut repeindre le monde... en noir
Crash Disques/PIAS
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